Urban angano
Une brume de chaleur ouatée recouvre d'une paupière lourde l'iris verdâtre du lac. C'est le temps du mauve, et la ville apparaît sous son meilleur jour. Elle n'en reste pas moins championne des pollutions, qui s'en soucie ? Inquiétude des choristes réunionnais, dans l'avion qui les transporte vers cette voisine inconnue : La rue est-elle si peu sûre, les vols à l'arraché, l'anophèle, les lolitas ? Le ciel est-il si frais, l'arnaque si courante, la gastro si déshydratante ? En guide bienveillante, je les réconforte pour mieux les interroger : le peuple n'est pas violent, est-ce compréhensible ?
La conteuse est arrivée de France, avec l'envie de saisir l'endroit à bras le corps ; elle nous imagine fabriquant des nuages, je me vois commercer aux pavillons, en performeuse improbable achetant les histoires du lieu. La conteuse se voit plutôt en train d'en vendre, des histoires, contre des bananes par exemple. Elle ne connaît pas la réalité d'un marchand de bananes.