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Le journal de Soa Hélène
18 septembre 2008

Des cloisons, des barreaux, des échelles.

Des cloisons, des barreaux, des échelles. Voilà ce qui fonde la ville. Avec ses deux millions d'âmes, elle paraît pourtant minuscule tant chacun s'y situe précisément, au millimètre près, à l'origine familiale près. Sur l'échelle des puissants, il y a ceux du sérail, qui ne travaillent qu'entre-eux. Il y a ceux du dehors, nés dans les hauts-plateaux mais de villes plus modestes. Il y a ceux des côtes, les très autres. Et puis il y a ceux d'ici qui travaillent pour ceux d'ailleurs, on ne leur pardonne guère. La plupart flambent comme des bananes sous le Johnny Walker, la plupart fument comme des Havanes les vapeurs de gasoil d'énormes 4x4, aucun ne s'attarde pour le piéton qui traverse, aucun ne lit Raharimanana. Voilà pour Dallas.

IMGA0124

 

Dans les affaires, les postes de commerciaux reviennent obligatoirement à des femmes, et jolies de préférence. C'est dire la part de séduction et d'apparat qui entre dans toute négociation. Mon mari l'a bien compris qui s'enorgueillit à ma grande surprise de la couleur de ses cravates.

 

La cour des humbles ne m'est guère familière, la couleur de ma peau m'en interdit l'accès, et aussi nos histoires, que puis-je entendre à celles des pauvres ? Dans les bazars chinois, sombres et encombrés, les patrons ne comprennent que rarement ma langue, ils s'en remettent à leurs employés malgaches, indispensables petits maillons de la grande chaîne du commerce. Dans les quincailleries karanes, la déférence due à l'étranger s'est émoussée au fil des années, le trafic s'intensifie, même les indo-pakistanais se montrent impatients d'encaisser l'addition.

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